Nous avons bien sûr tendance à penser qu’un chat ou chien obèse est trop gourmand, et trop gâté. Mais ça n’est pas toujours le cas.
Si l’on en croit certains experts, le surpoids de nos animaux de compagnie pourrait aussi être engendré par le stress, l’ennui ou la dépression.
Un comportement pas seulement humain
Des vétérinaires affirment en effet que certains chats, mais aussi des chiens, mangent pour dissiper leur tristesse ou leur angoisse, comme les humains en somme.
Dans le magazine Journal of Veterinary Behavior, le Dr Franklin McMillian, ancien vétérinaire et professeur de médecine en Californie, explique avoir réuni les résultats de dizaines d’études sur les habitudes alimentaires des animaux pour parvenir à cette conclusion.
Comme nous, les animaux peuvent manger trop non pas parce qu’ils ont faim, mais en réponse à des émotions négatives. Alors qu’aux Etats-Unis 25% des chats seraient obèses, contre 45% des chiens, le Dr affirme que certaines races sont plus frappées que les autres par ce problème.
Le British Shorthair chez les chats, le Labrador, le Cairn Terrier, le Cavalier King Charles ou encore le Scottish Terrier pour les chiens.
Souvent, les chats en surpoids vivent avec un ou deux autres matous, tandis que les chiens obèses sont des « enfants uniques ». Les femelles semblent en outre être plus exposées au risque d’obésité.
L’alimentation émotionnelle
Franklin McMillian, qui travaille aujourd’hui pour l’association de protection des animaux Best Friends Animal Society, estime que cette étude doit faire évoluer la façon dont est abordé le problème de l’obésité chez les animaux.
Réduire la quantité de nourriture et accroître l’activité physique ne suffit pas. Il faut avant tout essayer de déterminer si un facteur émotionnel entre en jeu, explique-t-il. En mettant simplement leur chien ou leur chat au régime, les maîtres risquent d’aggraver la situation.
« Il y a de nombreuses preuves que chez l’homme et les animaux, l’alimentation induite par le stress, ou l’alimentation émotionnelle, est une chose très réelle et contribue à l’obésité. Les indicateurs montrent que l’obésité est en hausse chez les humains et chez les animaux. Dans quelle mesure ce phénomène est attribuable à des facteurs émotionnels? C’est la grande inconnue » souligne-t-il.